1918 - 2013
Avocat et homme d’Etat sud-africain
Le jeune Mandela est élevé selon les traditions coutumières des Thembu, dans un petit village du Transkei. Il est le premier membre de sa famille à aller à l’école. La minorité blanche domine alors la société sud-africaine et organise la ségrégation raciale. A vingt ans, il entre à l’Université de Fort Hare, la seule acceptant des Noirs.
Son engagement politique contre les discriminations raciales trouve sa pleine expression avec son adhésion à l’African National Congress (ANC) en 1944 à Johannesburg.
A partir de 1948, l’apartheid règlemente officiellement la domination des Afrikaners néerlandophones. Ce système impose aux non-Blancs un statut inférieur dans toutes les sphères sociales.
Devenant avocat, Mandela mène de front sa carrière, sa vie de famille et son militantisme contre le racisme, organise des réunions clandestines, nocturnes ou en prison.
Figure majeure d’une ANC inspiré par Gandhi, il participe activement à la lutte sur un mode pacifique par une campagne de désobéissance civile. Mais l’interdiction de l’ANC en 1960 et le massacre de Sharpeville le convainquent de passer à la lutte armée.
En 1961, Mandela entre définitivement en clandestinité et organise le bras armé de l’ANC, Umkhonto we Siwe (« Lance de la nation »). Il mène alors des opérations de sabotage d’installations publiques et militaires. Arrêté sur indication de la CIA, il est condamné à la prison et aux travaux forcés à perpétuité.
Son procès et sa prison sont l’occasion de tribunes politiques pour celui qui devient un symbole planétaire de la lutte pour l’égalité raciale. Il bénéficie surtout, au tournant des années 1980, d’un soutien international croissant.
Après vingt-sept ans d’emprisonnement, dans des conditions souvent très dures, Mandela est relâché le 11 février 1990.
Sitôt libéré, Nelson Mandela œuvre auprès du Président de Klerk au démantèlement de l’apartheid et à l’institution d’une démocratie en Afrique du Sud. En 1993, les deux hommes reçoivent conjointement le prix Nobel de la Paix.
Acteur d’une transition difficile, dont la menace de guerre civile, Nelson Mandela est élu premier président noir d’Afrique du Sud en 1994. Il se consacre à la réconciliation nationale entre Noirs et Blancs, et s’attaque aux inégalités économiques du pays. Après un unique mandat, il se retire de la vie politique active.
L’Afrique du Sud, multiraciale et pleinement démocratique, qu’il a contribué à faire naître est désormais qualifiée de « Nation Arc-en-Ciel ».
Textes de Christian Amalvi, Professeur d'histoire contemporaine à l'université Montpellier III.