Portrait Jean JAURES

Jean
JAURES

1859 - 1914
Philosophe et homme politique français

Le fédérateur de la gauche française


Jean Jaurès est né à Castres (Tarn) le 3 septembre 1859 dans une famille bourgeoise en déclin. Son enfance se déroule dans la ferme de son père. Boursier, il est un brillant élève du collège de Castres, puis entre premier à l'Ecole Normale Supérieure. Agrégé de philosophie à 21 ans, il exerce au lycée d'Albi, puis à la Faculté des Lettres de Toulouse.
Jean Jaurès débute sa carrière politique à 25 ans comme député républicain du Tarn.
Il montre rapidement des préoccupations sociales et un incomparable talent d’orateur qui feront sa légende. Battu aux élections de 1889, il revient à l'Université, tout en siégeant en tant qu'adjoint dans la municipalité de gauche de Toulouse.
La grève des mineurs de Carmaux (1892) l’engage définitivement sur la voie du socialisme. Elu député « socialiste indépendant » en 1893, il représente les ouvriers en lutte et dénonce le pouvoir capitaliste.
Farouche partisan de l'unité socialiste, il fédère le mouvement ouvrier français au sein de la Section Française de l'Internationale Ouvrière (SFIO) en 1905 et travaille à rapprocher ce parti de la CGT structurée à la même époque.
Il est aujourd’hui considéré comme une des figures les plus sacrées de l'histoire et de la mémoire des socialistes français.

Laïque convaincu et humaniste engagé


Considérant que « la  laïcité et la démocratie sont identiques », Jaurès est un des principaux instigateurs et rédacteurs de la loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat.
Deux de ses combats majeurs sont l’abolition de la peine de mort et la défense du capitaine Dreyfus.
D’abord hésitant sur le cas du capitaine Dreyfus, il se lança dans la bataille dès qu’il acquit la certitude qu’une erreur judiciaire avait été commise :
« Si Dreyfus […] est innocent, il est dépouillé, par l’excès même du malheur, de tout caractère de classe, il n’est plus que l’humanité elle-même au plus haut degré de misère et de désespoir qui se puisse imaginer. » (Les Preuves, recueil d'articles parus dans La Petite République, été 1898).

L’apôtre de la paix


Jaurès admettait la colonisation à condition qu'elle soit un vecteur de progrès pour les peuples colonisés. Mais il s'est élevé avec indignation contre le racisme et la violence exercée au nom de la France, par exemple au Maroc en 1908.
Il fut l' « apôtre de la paix », par ses interventions parlementaires en faveur d'une diplomatie d'arbitrage et de sécurité collective, par son combat au sein de l'Internationale ouvrière pour organiser la grève générale en cas de conflit. Il s'est battu contre la loi des trois ans de service militaire, et pour une armée intégrée à la population. Il a lutté de toutes ses forces contre le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Devenu l'homme à abattre pour les nationalistes, il est assassiné le 31 juillet 1914 au Café du Croissant, à Paris, par l'un d'eux. Ses cendres sont transférées au Panthéon en 1924.

Textes de Rémy Pech, Professeur d'histoire contemporaine et ancien président de l'université de Toulouse-Le Mirail.

Pour aller plus loin


Oeuvres complètes, M.Rebérioux et G.Candar, dir., Paris, Fayard. 5 tomes sur 16 prévus.

La Dépêche, Intégrale des articles de Jaurès, Toulouse, Privat/La Dépêche, 2009.

Jean Jaurès, Rallumer tous les soleils, Jean-Pierre Rioux, Paris, Perrin 2006.

Jaurès, la parole et l'acte, Madeleine Rebérioux, Paris, Découvertes Gallimard, 1994.

Le grand Jaurès, Max Gallo, Paris, Robert Laffont, 1984.

Jean Jaurès, Jean-Pierre Rioux, Paris, Perrin, 2009.

Jaurès, Jean Sagnes, Béziers, Aldacom, 2009.

Cahiers Jaurès, revue éditée par la Société d'Études Jaurésiennes :
www.jaures.info

Site du Centre national et musée Jean Jaurès de Castres :
www.amis-musees-castres.asso.fr

Fondation Jean Jaurès :
www.jean-jaures.org.

  • Extrait des actualités de 1946 : « Le 31 juillet 1914, Jaurès était assassiné » © crédits vidéos INA
  • Discours de Jean Jaurès le 25 mai 1913, lors de la manifestation contre la loi de 3 ans au Pré-Saint-Gervais (à la droite de Jaurès, assis, de profil : Pierre Renaudel, un des fondateurs du Parti socialiste français. A gauche, avec barbe blanche : Arthur Groussier). © crédits photos Maurice-Louis Branger / Roger-Viollet
  • Jean Jaurès (1859-1914), homme politique français, à la tribune, lors du meeting de l'Internationale Socialiste à Stuttgart, en 1907. © crédits photos Roger-Viollet
  • Jean Jaurès (1859-1914), homme politique et écrivain français.  © crédits photos Roger-Viollet
  • Délégation du Parti socialiste SFIO, dont Jean Jaurès (au centre), Edouard Vaillant et Pierre Renaudel, hommes politiques français. Paris, mur des Fédérés, 1913.  © crédits photos Roger-Viollet
  • Jean Jaurès. © crédits photos Roger-Viollet
  • Les mineurs de Carmaux accompagnant le catafalque lors du transfert des cendres de Jean Jaurès au Panthéon. Paris, 1924. © crédits photos Albert Harlingue / Roger-Viollet
  • Commémoration de la mort de Jean Jaurès au Panthéon. Paris. © crédits photos Albert Harlingue / Roger-Viollet
  • Séance agitée à la Chambre des députés au moment de l'affaire Dreyfus. Jaurès à la tribune.<br />
Gravure d'Henri Meyer. "Le Petit journal", 6 février 1898. © crédits photos Roger-Viollet
  • "L'Humanité", 23 mars 1919. Première page consacrée à Jaurès. © crédits photos Roger-Viollet
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